Interprétation des résultats de la figure de Rey-Osterrieth chez les enfants
La figure de Rey-Osterrieth est un outil précieux pour évaluer les capacités cognitives et visuo-spatiales chez les enfants. En analysant la manière dont un enfant reproduit cette figure complexe, on peut obtenir des indices sur son développement neuropsychologique. Les résultats, souvent utilisés par les psychologues scolaires, permettent d’identifier des troubles de l’apprentissage ou des déficits attentionnels.
Lorsqu’un enfant dessine la figure, chaque détail compte : la précision, l’organisation spatiale et la capacité à se souvenir des éléments. Ces aspects sont majeurs pour déterminer si l’enfant présente des compétences normales ou des difficultés nécessitant une intervention spécifique.
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Plan de l'article
Présentation de la figure de Rey-Osterrieth
La figure de Rey-Osterrieth, conçue par Rey et étudiée développementalement par Osterrieth, se décline en deux versions : la figure A et la figure B. La figure A, composée de 18 éléments, certains avec des côtés communs, est utilisée majoritairement pour les enfants plus âgés et les adultes. En revanche, la figure B, proposée par Rey, est destinée aux enfants de moins de 6 ans.
Objectifs du test de Rey
Le test de Rey vise à évaluer les capacités visuo-spatiales et les stratégies de reproduction des figures. Concrètement, il s’agit de :
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- Mesurer la précision et l’organisation spatiale lors de la copie de la figure.
- Analyser la mémoire visuelle à court terme en demandant à l’enfant de reproduire la figure après un délai.
Utilisation chez les jeunes enfants
Le test de Rey a été appliqué à une population de jeunes enfants scolarisés, notamment dans les écoles maternelles de la banlieue parisienne. Les étalonnages ont été effectués sur 228 enfants de 3 à 6 ans, permettant de calibrer les résultats et d’identifier les écarts par rapport à la norme.
Différences entre figure A et figure B
| Figure | Caractéristiques |
|---|---|
| Figure A | 18 éléments, côtés communs, utilisée pour les enfants plus âgés et les adultes. |
| Figure B | Adaptée aux enfants de moins de 6 ans. |
Procédure de passation et cotation
La passation du test de Rey chez les enfants se déroule en deux phases : la copie de la figure et la reproduction de celle-ci après un délai. Lors de la première phase, l’enfant doit copier la figure devant lui, ce qui permet d’évaluer sa capacité à organiser et à reproduire une structure complexe. Un intervalle est respecté avant qu’on lui demande de dessiner la figure de mémoire, mesurant ainsi sa mémoire visuo-spatiale à court terme.
La cotation repose sur une grille spécifique où chaque élément de la figure est noté selon son exactitude et son emplacement. La grille distingue les éléments principaux et les éléments secondaires. Chaque élément correctement placé rapporte un point, tandis qu’une erreur de placement ou d’omission entraîne une déduction. Les résultats sont ensuite comparés aux étalonnages obtenus sur une population de 228 enfants de 3 à 6 ans, principalement scolarisés dans les écoles maternelles de la banlieue parisienne.
Étapes de la cotation
- Éléments principaux : évalués sur la base de leur exactitude et de leur position relative.
- Éléments secondaires : notés pour leur présence et leur position.
- Score final : somme des points obtenus pour chaque élément.
Cette méthodologie permet de distinguer les enfants présentant des difficultés spécifiques, notamment en matière d’organisation spatiale ou de mémoire visuelle. Ces données, comparées aux normes établies, fournissent des indications précieuses pour le diagnostic de troubles neurodéveloppementaux.
Analyse des performances en copie
L’analyse des performances en copie des jeunes enfants révèle des compétences variées en fonction de l’âge et du développement cognitif. Les chercheurs Piaget et Inhelder, ainsi que Freeman, ont montré que les enfants de 3 à 6 ans sont capables de reproduire des figures géométriques simples, bien que des difficultés de tracé persistent, comme l’ont souligné Santucci et corroboré par Baldy et Chatillon.
Les stratégies adoptées par les enfants pour copier la figure de Rey-Osterrieth varient. La stratégie centripète, étudiée par Magnan, Aimar et Baldy, montre que les enfants commencent souvent par dessiner les éléments centraux avant de s’occuper des détails périphériques. Cette approche permet d’évaluer leur capacité à organiser visuellement et à structurer l’information spatiale.
| Auteurs | Contributions |
|---|---|
| Piaget et Inhelder | Étude des capacités de reproduction des figures géométriques simples |
| Freeman | Analyse des stratégies de copie chez les jeunes enfants |
| Santucci | Identification des problèmes de tracé |
| Baldy et Chatillon | Confirmation des résultats de Santucci |
| Magnan, Aimar et Baldy | Étude de la stratégie centripète |
Les résultats montrent que la capacité d’analyse et de synthèse des données spatiales chez les jeunes enfants est relativement développée. Toutefois, des erreurs de placement ou d’omission d’éléments sont fréquentes, fournissant des indications précieuses sur les étapes de développement cognitif et les éventuelles difficultés rencontrées par certains enfants. Ces données permettent d’orienter les interventions éducatives et thérapeutiques de manière plus ciblée.
Analyse des performances en mémoire
L’évaluation des performances en mémoire des jeunes enfants dans la reproduction de la figure de Rey-Osterrieth met en lumière des aspects majeurs du développement cognitif. Selon Bremner, Morse, Hugues et Andreasen, les enfants montrent des capacités distinctes à représenter des objets tridimensionnels sous forme bidimensionnelle, une compétence essentielle pour cette épreuve.
- Morra a aussi étudié cette compétence, soulignant les variations individuelles importantes.
- Mesmin a analysé la prise en compte des caractéristiques d’une figure complexe plane, démontrant que les enfants de cet âge peuvent identifier et mémoriser des éléments spécifiques.
L’analyse et la synthèse des données spatiales sont des compétences que DeLoache et Smith ont mises en évidence, montrant que les enfants peuvent organiser et structurer leurs souvenirs de manière efficace. Ces capacités sont particulièrement observables dans leur reproduction de la figure après un délai.
Études complémentaires
| Auteurs | Contributions |
|---|---|
| Vurpillot | Étude des figures incluses et des erreurs fréquentes |
| Tada et Stiles | Proposition de patterns simples pour évaluer les enfants |
| Halpern | Étude des tâches spatiales et des performances en mémoire |
Les erreurs les plus courantes incluent des omissions ou des substitutions d’éléments, révélant des difficultés spécifiques dans la mémorisation et la reproduction des détails. Ces observations fournissent des indicateurs précieux pour adapter les interventions pédagogiques et thérapeutiques, en se concentrant sur les points faibles identifiés.
